Jean-Guillaume, nous sommes ravis de prendre de tes nouvelles. Comment s’est déroulée ta préparation jusqu’à maintenant ?

« Sans le moindre problème physique, j’ai pu accomplir tout le travail désiré. J’ai ressenti d’excellentes sensations sur tous les chronos effectués depuis juillet. Les évaluations de Prémanon se sont bien passées et je suis impatient désormais !  Au niveau du tir je n’ai fait que très peu de modifications techniques. C’est dans la tête que ça travaille. »

Par rapport à l’an dernier tu as suivi le même programme ?  Augmenter ton volume d’heures ?

« J’ai d’abord commencé par une grosse remise en question. Puis les solutions s’imposaient d’elles mêmes. J’ai donc fait mon maximum pour combler mon retard dans certains domaines comme la musculation et la technique en ski. Je me suis découvert une petite passion pour le vélo, et j’ai un délaissé mes chronos en course à pieds. Le nombre d’heure a augmenté de 10% par mois, principalement du au vélo et à la musculation. »

As-tu travaillé un point plus particulièrement que les autres ?

« Oui, la puissance en général. A chaque séance, j’ai tenté de solliciter le coté musculaire. J’ai cherché à gagner en amplitude, sur tous les profils. Avec les coachs, on a fait pas mal de travail vidéo et j’ai beaucoup observé les forces de chacun, analysé tout ce qui peut aider à aller vite, tenté de me les approprier... Dans le groupe, j’ai d’excellents modèles alors pourquoi m’en priver. De plus, la réflexion est constante et les échanges sont constructifs avec tout le monde. »

L’hiver passé tu as terminé 84e du général de la cdm , comment tu juges ta saison ?

« Ce classement ne signifie pas grand-chose pour moi. Je n’ai terminé qu’une seule fois dans les points (17ème à Oberhof), d’où cette place au général. Je juge ma saison en analysant ma moyenne de tir (bonne en couché, médiocre en debout) et mes temps de ski très irréguliers. Ma saison ne m’a pas tellement satisfait, il a souvent manqué le brin de réussite, qui fait que la course veuille bien sourire.

Il y avait des jours où j’avais la grande forme, mais le tir ne suivait pas… et réciproquement. De plus j’ai tendance à vite cogiter, et je n’ai pas su créer de spirale positive.

Pas mal de choses étaient à reconstruire pour cette saison et la confiance de la fédé m’a aidé. »

Dans quelques semaines, tout le monde va remettre les skis, le début de saison sera important pour toi avec probablement des sélections pour la coupe du monde ?

« En effet il y aura des sélections auxquelles je participerai pour décrocher ma place en coupe du monde. Cette année les sélections seront en ski-roues en octobre et en ski en novembre. Quatre courses, on enlève la moins bonne. C’est un objectif forcé, on aimerait continuer l’entrainement pour des objectifs plus lointains, mais on ne peut pas donc il faudra faire des compromis. La concurrence est présente comme d’habitude. Concernant la forme, je ne me fais pas de souci elle est déjà la. »

D’une manière plus générale, quelles sont tes ambitions pour 2011 ?

« Je me sens fort en ski-roue. Transposer tout ça sur les skis est déjà un bel objectif. Tous ces chronos réussis depuis Juillet ont la forme d’une promesse… Petit à petit les choses se mettent en place et je me surprends à être ambitieux. En termes de résultat cela ne signifie rien car ça dépend trop des autres.

Par rapport à l’an dernier, mon niveau est supérieur, c’est la seule certitude ».

Penses tu qu’un biathlète français luttera pour le général de la coupe du monde , si oui qui et pourquoi ?

« J’espère bien ! Martin et Simon y étaient presque l’an dernier. Ils ont de grosses qualités et travaillent dans le bon sens. Je pense qu’ils ont gagné en sagesse (oui, même Simon !) Vincent peut aussi prétendre au général grâce à son tir sûr et sa régularité. De manière générale l’équipe qui est tirée par ces trois éléments est très forte. Attention au relais !

Je pense qu’on verra des belles tenues One Way sur le devant de la scène cet hiver. »

Photos : Nordic Focus et Elfie Mischo