Marie, si on t’avais dit il y a douze mois que tu remporterais le bronze olympique lors du sprint, tu l’aurais cru ?

« Non, pas trop…mais vu la question suivante, vous non plus…… !! » (effectivement on ne s’attendait pas à un tel résultat de Marie sur le sprint)

Et pourtant tu l’as fait et tu as lancé du même coup l’équipe de France de biathlon sur de très bons rails. Au final ces JO 2010 sont historiques pour toi et tes camarades. Comment tu as vécu tout cela de l’intérieur ?

« Très bien, c’était inattendu et j’ai un peu eu l’impression d’être projetée dans un autre univers dès le début des Jeux. Tout était inoubliable du début à la fin, l’ambiance, les gens, le lieu, la piste que je pourrais encore refaire les yeux fermés, la cérémonie de clôture, la chambre bref, tout…. Rien n’est à refaire !! »

Ensuite il a fallu se remettre dans le bain pour la fin de saison en coupe du monde. Un truc certainement pas facile ?

« Si en fait, car tout est allé très vite et qu’on avait tous les têtes assez claires : les jeux étaient finis et on a eu le temps de bien en profiter car nous sommes restés encore une semaine après la fin des courses. Ce qui a été le plus dur pour moi en fait c’est le décalage horaire dans le sens Canada France…. »

Tu as terminé l’hiver au 17e rang mondial mais la médaille olympique rend le bilan magnifique ?

« En fait, même sans la médaille, je suis très satisfaite de ma saison, j’ai beaucoup progressé par rapport à l’année 2009. La médaille c’est un peu la cerise sur le gâteau mais je retiens toute la saison dans sa globalité et non une seule course. »

Beaucoup de changements en équipe de France durant la pause avec les retraites de Bailly, Becaert et Carraz. Du coup Marie-Laure Brunet et toi endossez de nouvelles responsabilités ?

« Je ne sais pas trop si on peut parler de responsabilité puisque Marie Laure était déjà le leader du groupe l’an passé donc elle sait faire. Quand à moi, je ne me mets pas de pression et ne ressent aucune responsabilité. La seule pression reste le désir de bien faire et de continuer à progresser tous les ans. Mais le départ des plus vieilles à changé l’ambiance du groupe, c’est différent, ni mieux ni moins bien, je pense que le groupe est plus homogène au niveau de l’âge, des discussions, de la manière de vivre mais c’est sûr que ce n’est pas pareil !! »

Ta préparation estivale s’est dans l’ensemble bien déroulée hormis ton entorse à la cheville survenue fin août.  Tu as du arrêté trois semaines, est -ce un handicap en vue des premières épreuves coupe du monde ?

« En fait je ne me suis pas vraiment arrêtée et c’est là tout le problème… de peur de prendre du retard dans ma préparation, j’ai fait beaucoup de musculation du haut du corps, de vélo (puisque je ne pouvais faire que cela) et j’ai repris finalement un peu trop tôt, ce qui m’a valu de me retordre la cheville deux semaines plus tard… et là, oui, j’ai stoppé tout pendant quatre jours. En fait c’est juste le ski roue que j’ai arrêté un mois. Et tout le travail intense (chronos, courses, intervalles etc...) C’est ce qui me manquait jusqu’alors mais maintenant je pense à peu près avoir tout récupéré. 

J’ai été bien suivie par les kinés, et je pense que ça a aidé la guérison. Mais j’ai toujours mal, je ne peux pas faire de course à pied sans chevillière, le ski classique me fait un peu mal et surtout j’ai peur de me retordre quelque chose avant la saison.

Pour les premières coupes du monde, on verra…. !!! »

Un top 10 au général de la coupe du monde, une première victoire et une médaille aux mondiaux, cela resemble à tes objectifs pour l’hiver à venir ?

« Oui, un peu. Après même un par un je signe quand même (soit top 10, soit victoire, soit médaille….un des trois me suffirai !!)

J’aimerai surtout être là dés le début de la saison et tenir évidemment toute la saison…. !!! En gros être forte tout le temps sera pas mal !!! »

Photos : copyright Nordic Focus