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Un rêve olympique brisé

Robin Duvillard, qui fêtera ses 34 ans le 22 décembre, terminera probablement sa carrière sans cette médaille olympique qui lui tenait tellement à coeur.

En 2014, alors au sommet de sa forme, il brille sur le 50km et réussit la course de sa vie et passe la ligne d'arrivée en 6eme position. Le Dauphinois est battu par trois Russes, un Biélorusse et Sundby.

Une défaite qu'il ne parviendra jamais à digêrer depuis la sortie de l'affaire McLaren.

Près de quatre ans plus tard les faits lui donnent en partie raison avec l'exclusion du vainqueur Legkov et du médaillé d'argent Vylegzhanin. Du coup le Dauphinois passe à la 4eme place mais le sourire n'est toujours pas là.

Devant lui il reste Ilya Chernousov, son nom est jamais sorti dans l'affaire McLaren, Martin Sundby dont on connait les antécédents, et l'énigmatique vétéran Biélorusse Sergey Dolidovich, toujours passé à travers les mailles du filet.

Aujourd'hui il parait peu probable que ce nouveau classement du 50km de Sotchi soit encore modifié, mais on ne jurera de rien.

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Ses immenses regrets et sa rancoeur envers ses rivaux russe lui ont ensuite coûté beaucoup d'énergie.

Depuis 2014 et sa déception olympique, Robin Duvillard a trouvé les forces pour rebondir et souvent avec succès.

On se souvient notamment de sa seconde place scratch sur la montée finale du Tour de Ski en 2016 et ses 4eme et 5eme places obtenues à Canmore en 2016 et son 7eme rang sur le 30km de Davos en 2015.

Par contre la suite, là faute à des pépins physiques, était moins bonne avec un hiver 2017 manqué au niveau mondial et à nouveau un début de saison compliqué en ce mois de décembre.

C' était insuffisant pour prétendre à une sélection pour 2018

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En début de semaine la sanction est tombée, Robin Duvillard annonce lui même la décision des entraineurs.

"Ça me pendait au nez, c’est désormais officiel: l’avion pour Pyeong Chang partira sans moi en février prochain. On pourrait se dire « bah c’est pas grave, il suffira juste de monter dans le prochain », si seulement..

L’athlète de haut niveau se doit d’être à l’heure, de répondre présent le Jour J, pas la veille, ni le lendemain; et aujourd’hui je n’ai pas su répondre présent. Et le train est passé..
Cela met fin à un an de galère, douze mois où j’ai connu les plus grands échecs de ma carrière, mes plus grandes blessures aussi.

Toute proportion gardée par rapport à bien d’autres sportifs bien sûr. Je savais que ma préparation avait pris du retard, mais je n’avais pas le temps, et j’ai couru après le temps pour essayer d’être à l’heure malgré tout ça; mais j’ai fait fausse route...et j’ai perdu. Cette fois-ci.."

"La marge d’erreur dont on dispose est faible..et de simples secondes peuvent faire s’envoler un rêve et 4 années de travail.

Mais je l’accepte, c’est le jeu, notre jeu, avec ses règles, si froides, si cruelles et si injustes, et cette arête fine sur laquelle on marche et d’où un simple rien peut nous faire basculer vers la gloire et son goût sucré ou vers l’échec au goût âpre et amer.

Là est la beauté du sport, et c’est justement pour ça qu’on lui dédie notre vie."

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Après ce coup de massue Robin Duvillard ne parle pas de fin de carrière et semble prêt pour de nouveaux sacrifices.

"Ici commence donc ma nouvelle route. Repartir de la base, travailler dur, y mettre du coeur et gravir les marches devant moi, une par une..

Merci à tous ceux qui m’ont soutenu depuis toujours et particulièrement cette année. J’espère que vous serez encore là pour la suite.. j’aurai bien besoin de vous!" conclu t'il.

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Photo : Nordic Focus

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