Vincent Defrasne aura disputé sa dernière course à Khanty-Mansiysk en obtenant une 33e place sur le sprint. Il quitte évidemment le circuit avec un gros pincement de cœur mais aussi le sentiment justifié d’avoir accompli une magnifique carrière tout en inspirant et guidant la nouvelle génération du biathlon français.

Tout comme l’a été Poirée avant lui, Vincent Defrasne est longtemps resté le modèle des « jeunes loups » de notre biathlon national. 

 Vincent, comment êtes-vous arrivé à cette décision ?
 "Je me demandais si je n'allais pas repartir pour une saison. Sotchi, c'était trop loin pour moi, ce n'était pas mes Jeux. La semaine dernière à Oslo avec mes résultats (abandon dans le sprint, NDLR), j'étais un peu en vacances forcées sur la fin de semaine, j'ai eu le temps de réfléchir et d'en parler avec ma femme qui était avec moi. Ce n'est pas elle qui a pris la décision, mais lui parler m'a permis de voir ce que je voulais faire. Je vais arrêter à la fin de la saison, je suis très content, j'ai envie de faire autre chose, j'ai fait le tour de ce que je voulais faire".

Quels souvenirs garderez-vous de votre carrière ?
"J'ai plein de gros souvenirs. Le titre olympique bien sûr, mais c'est le bout de l'histoire: ce qui me restera, c'est l'avant, la préparation de ces Jeux, comment cela s'est passé avec l'équipe. Les Championnats du monde d'Antholz (en 2007, NDLR) ont été aussi très forts au niveau émotion: j'étais en stage là-bas, j'ai fait l'aller-retour pour aller voir mon fils et puis juste après, je fais une médaille (médaillé de bronze de la poursuite, NDLR). C'est aussi un gros plaisir de voir que le biathlon français marche bien avec des jeunes gars bien qui méritent amplement ce qui leur arrivent".

 Et les JO-2010 ?
 "Je suis déçu des résultats, surtout du déroulement des courses, car je pense que j'étais revenu à un bon niveau. Je l'ai prouvé dans la poursuite où je fais le meilleur temps, mais c'est passé inaperçu (53e du sprint, il finit 22e de la poursuite, NDLR). Sportivement, j'ai été déçu, mais humainement, j'ai vécu des choses très fortes dans la défaite et avec le rôle de porte-drapeau qui était loin d'être anodin pour moi".

 Savez-vous déjà ce que vous allez faire ?
"Je ne sais pas de quoi mon avenir sera encore fait, j'y travaille. On peut faire de belles choses dans le sport, pas forcément dans l'aspect performance et compétition. C'est encore un peu vague, cela ne sera pas forcément dans le biathlon. J'aime beaucoup ce sport, mais j'ai envie de voir autre chose."  (avec AFP)

Photo : copyright Nordic Focus