Cet entretien sera publié en deux parties, vous trouverez aujourd’hui les questions concernant les JO et le côté financier du biathlon.

Christian, On débute avec un retour obligé sur les JO et les merveilleux résultats du biathlon français . Comment expliquer une telle réussite ?

"Le biathlon français a vraiment vécu une période olympique fantastique ! !!.

Pour cela et avant tout, je voudrais remercier et féliciter toute mon équipe d’encadrement. Un tel exploit est réalisable avec un grand esprit de travail et la confiance de tous. Cette superbe réussite est bien sur  difficile à expliquer.

Depuis le début de la saison 2009/2010, les équipes de biathlon ont toujours été présentent sans faire pour autant de superbes résultats sur les podiums.  Nous avions néanmoins de nombreux athlètes régulièrement bien placés sur chaque étape et également bien placés dans les classements provisoires de coupe du monde.  

Cette  équipe jeune et  sans complexe  a pris de l’expérience tout au long de la saison pour arriver au top lors de notre objectif majeur.  A l’aube de ce grand rendez-vous,  nous étions assez inquiets car un grand nombre d’athlètes et d’encadrements n’avaient jamais connus la fête olympique.  Cette non expérience de l’organisation olympique  nous a contraint à faire des choses simples et à se recentrer uniquement sur la manière de faire les choses."

Dun coup les médias nationaux ont beaucoup parlé de biathlon durant cette quinzaine olympique mais ensuite plus rien ou presque. La coupe du monde ne les séduit pas et vous le regrettez ?

"Effectivement, après le tabac médiatique de la période olympique nous avons été beaucoup moins suivis par la suite.  Il est dommage de ne pas pouvoir communiquer plus sur notre systême , sur les résultats de nos  athlètes afin de mieux faire connaitre notre discipline.  Une saison de ski est très longue,  à partir de la mi-février la priorité des médias n’est plus le ski surtout quand nous évoluons loin de tous en Sibérie par exemple !!

Nous pouvons cependant nous féliciter du suivi médiatique lors des Jeux Olympiques . Depuis la réussite du biathlon aux jeux de Turin,  le biathlon a été découvert par un grand nombre de gens qui maintenant sont derrière nous.   Espérons que cela dure !!! "

L’absence des TV nationales et des grands quotidiens est elle un handicap pour vous dans la recherche des sponsors ?

"Il est évident que notre sport en France souffre de l’absence de retransmission nationale. Le biathlon est un sport qui prend de plus en plus d’importance autour de nous et principalement chez nos voisins.

Le produit  biathlon séduit de plus en plus de monde. Beaucoup de sport prennent aujourd’hui repère sur cette discipline  qui allie professionnalisme,  sport captivant et plein d’émotions et qui engendre un business non négligeable.  Il est évident que cette absence de retransmission est un handicap pour  l’évolution du biathlon français en terme de recherche de partenaires.    

 C’est pour cela que nous avons tout mis en œuvre pour convaincre les instances internationales  de l’IBU de nous attribuer une coupe du monde .  Espérons qu’avec l’organisation de la coupe du monde qui aura lieu  très prochainement au  Grand-Bornand les médias prendrons vraiment conscience de nos besoins.   

Cette fête du biathlon en France doit-être un énorme succès. Nous devons convaincre l’IBU afin qu’il nous fasse confiance et fasse rentrer la France dans les organisations incontournables du circuit mondial." 

 Parlons de votre budget de fonctionnement pour le biathlon , quel est son montant total pour une saison ?  La FFS finance t’elle la totalité ? Des sponsors ? 

"Le budget de fonctionnement du biathlon est de 780 000 euros, à cela il est important d’ajouter les salaires de certains cadres qui sont directement rémunérés par le ministère.

La FFS prend effectivement la totalité des dépenses liées aux programmes de préparation et compétitions. "

Ce budget a-t-il été revu à la hausse depuis la saison dernière ?

"Le budget biathlon a été maintenu cette année post olympique, ce qui parait assez positif avec la situation économique actuelle. A savoir que les budgets sont obtenus pour une année civile et non la saison de compétition."

Vous retrouverez ce vendredi la suite de cet interview avec Christian Dumont qui fera un point complet sur le projet sportif. Le patron des équipes de France  reviendra en détail sur les objectifs de chacun.